Date de mise à jour : 15/10/2024 | Date de publication : 10/09/2021 | Temps de lecture : 3 minutes
Chaque année, la France enregistre environ 3000 cas d’intoxication au monoxyde de carbone dont une centaine de décès. La plupart de ces intoxications sont causées par une mauvaise installation et un manque d'entretien des appareils de chauffage. Il est donc important d'anticiper afin d'éviter tout incident.
Qu'est-ce que le CO ?
Le CO, ou monoxyde de carbone, est un gaz toxique, inodore, incolore et non-irritant. Ce gaz dangereux se mélange facilement à l’air et tue en silence. Il est la première cause de décès par intoxication en France.
D’où vient le CO dans mon habitation ?
Il est le résultat de la combustion incomplète de combustibles tels que le fioul, le gaz, le charbon, le bois, le pellet ou le pétrole, le CO est produit par la plupart des installations de chauffage ou de production d’eau chaude.
Une combustion incomplète peut survenir pour diverses raisons :
- Manque d’oxygène dans l’air (absence d’aération, endroit calfeutré, bouches d’air obstruées etc.)
- Mauvaise installation des appareils à combustible carboné
- Manque d’entretien de ces appareils
- Installations vétustes
- Dysfonctionnement de l’appareil utilisé pour la combustion
Quels sont les signes d'une intoxication au CO ?
Il existe deux types d’intoxications au monoxyde de carbone.
L’intoxication faible ou chronique est lente et caractérisée par des maux de tête, des vertiges pouvant aller jusqu’à des nausées mais aussi des périodes de confusion mentale et une fatigue intense. L’intoxication grave est plus rapide. Elle provoque également des vertiges, une incapacité de se mouvoir correctement, une perte de connaissance voire même un coma. Ces symptômes apparaissent toujours dans le même endroit et se dissipe lorsque que vous le quittez.
Quels sont les risques ?
Le service "Santé publique France" nous explique comment le CO agit dans notre organisme :
« Le monoxyde de carbone est un gaz facilement absorbé au niveau pulmonaire, puis il gagne la circulation sanguine où il entre en compétition avec l’oxygène. Il se fixe facilement sur l’hémoglobine pour former une molécule stable, la carboxyhémoglobine. Ce phénomène entraîne une diminution de la capacité sanguine à transporter l’oxygène, une plus grande difficulté à relarguer l’oxygène au niveau tissulaire et une asphyxie parfois mortelle. »
Le CO laisse derrière lui des séquelles sur notre corps, des troubles neurologiques et cardiaques peuvent apparaître immédiatement ou quelques jours après l'intoxication. Ils sont caractérisés par de l’irritabilité, des changements de comportements, des pertes de mémoire, des mouvements anormaux et des essouflements. Certaines séquelles sont irréversibles et, dans les cas les plus graves, l’intoxication mène à l’arrêt respiratoire.
Que faire en cas d'intoxication ?
Il faut tout d'abord veiller à sa propre sécurité. Ensuite, il convient d’évaluer la situation et les personnes affectées par l’intoxication. Aérez la pièce en ouvrant les fenêtres et les portes, évacuez les lieux rapidement et appelez les secours. Il est très important d’indiquer aux services d’urgence la suspicion d’une intoxication au monoxyde de carbone et d’informer du nombre de personnes inconscientes.
Si votre propre sécurité n’est pas mise en danger, aérez immédiatement la pièce. Si vous le pouvez, tenter d’identifier la source et d’arrêter l’appareil de chauffage. Si des victimes sont à déplorer, essayez de les évacuer de la pièce et de les positionner en position latérale de sécurité en attendant les secours. Attendez toujours la certification d’un professionnel qualifié avant de réintégrer votre habitation.
Quels réflexes pour éviter une intoxication ?
Le premier conseil est l’anticipation. Procédez à la vérification des appareils à combustibles carbonés de manière régulière. Depuis 2009, le contrôle de la chaudière doit se faire obligatoirement tous les ans, qu’elle soit au fioul ou au gaz. La loi prévoit une amende dont le prix peut varier en cas de manquement. Ces entretiens permettent de garder vos installations propres et en ordre. N'hésitez pas à aller voir votre chaudière au fioul de temps en temps. Les traces de corrosion, de rouille ou de suie, constituent des signes annonciateurs du CO.
Face à cette problématique, le service "Santé publique France" nous donne quelques conseils :
- Faire ramoner chaque année sa cheminée pour permettre l’évacuation des gaz
- Aérer tous les jours minimum 10 minutes et ne JAMAIS obstruer les bouches d’évacuations
- Utiliser les appareils à bon escient et ne pas laisser fonctionner un chauffage d’appoint en continu
- Les groupes électrogènes doivent rester à l’extérieur des habitations
- Ne pas chauffer l’intérieur de son habitation à l’aide d’un brasero, ou tout autres appareils non destinés à cet usage
- Toujours respecter les consignes d’utilisation
- Installer un détecteur avertisseur de CO certifié. Si votre chaudière a plus de 15 ans, il est temps de la remplacer. En effet, les chaudières vétustes perdent en rendement et tombent plus souvent en panne. Par conséquent, le risque d'intoxication est plus important.
Le dernier conseil à retenir, c’est de surveiller la météo.
Les conditions météorologiques peuvent être des signes annonciateurs, soyez donc attentif à la puissance du vent, aux changement brusques des températures…
Lorsqu'une inversion des températures se produit dans la cheminée, une couche d'air chaud se forme à basse altitude et empêche l'évacuation du gaz vers l'extérieur, il y a donc un risque que ce gaz soit refoulé à l'intérieur de l'habitation, avec les risques que nous connaissons désormais.